Mains derrière le dos et les jointures. Shibari (Shibari)

Le premier, principal et, en général, le seul outil d'un artiste de bondage est une corde. Eh bien, en fait, cet outil n'est pas le seul. Il y a encore des mains, de la tête et de la fantaisie. Mais nous ne choisissons pas notre fantasme - il existe ou il n'existe pas - mais nous sommes tout à fait capables de choisir la corde qui nous convient personnellement.
Au fait, un petit clin d'oeil. À l'avenir, j'appellerai les bondageists non pas les bondageists en général, mais ceux qui tricotent le bondage japonais, en particulier. Parce que c'est plus pratique.
Donc, à propos des cordes, de ce qu'elles sont, de ce qu'elles doivent être et de ce qu'elles ne doivent pas être, je vais essayer de vous dire ici.

Tout d'abord, un peu d'histoire. Apparemment, les gens savaient utiliser des cordes même au néolithique. En tout cas, en Finlande, les nœuds les plus anciens appartenant à cette période ont été découverts. Je ne sais pas où et qui les a gardés, et pourquoi personne ne les a démêlés depuis si longtemps, mais le fait demeure.
Certes, à cette époque lointaine, il n'y avait ni nylon, ni kapron, ni même d'imperméables bologne. Par conséquent, nos ancêtres utilisaient des cordes en matériaux naturels. Du chanvre, du lin, de la laine. En général, de tout ce qui pouvait être démonté en longues fibres souples puis torsadées ou tissées. Certains ont même réussi à fabriquer des cordes avec leurs propres cheveux, comme nous l'ont dit avec autorité les frères Grimm. Bien sûr, si les ancêtres savaient fabriquer des fils monomoléculaires, ils n'auraient pas besoin de tisser ou de tordre les cordes.
Mais ils ne pouvaient pas.

De tout cela, quatre conclusions peuvent être tirées.

Première conclusion : les cordes sont faites de matériaux synthétiques et naturels.
Deuxième conclusion : les cordes sont tressées et torsadées.
Troisième conclusion : une corde laissée à elle-même, puisqu'elle est torsadée ou tissée, peut facilement se dérouler ou se défaire.
Quatrième conclusion : l'humanité n'est pas issue d'extraterrestres, car sinon nous aurions utilisé des fils monomoléculaires depuis longtemps. Même au Néolithique.

Les matières naturelles sont tout ce qui peut être collecté, cisaillé, pelé ou simplement cultivé dans la nature. Comme : le chanvre, le lin, la laine, le liber de certaines espèces d'arbres, la paille, le coton, voire l'amiante. L'imagination humaine concernant l'utilisation d'une variété de matériaux improvisés est inépuisable.
Les matériaux synthétiques sont ce dont sont faits les vêtements d'aujourd'hui et, je le soupçonne personnellement, certains aliments. En tout cas, si vous comparez le goût d'une corde en nylon et d'une brioche d'un déjeuner de chemin de fer standard... Cependant, je m'égare.
Ainsi, les cordes synthétiques sont fabriquées principalement à partir de nylon et de polypropylène. Il n'est pas tout à fait clair pourquoi, avec toute la puissance de la science et de la technologie modernes, seuls ces deux matériaux synthétiques sont utilisés pour fabriquer des cordes synthétiques. Je ne pense pas que toutes les autres espèces vont aux cantines ferroviaires. Bien que vous puissiez tout attendre de ces cheminots.

Plusieurs qualités importantes pour nous (artistes du bondage) dépendent du matériau à partir duquel la corde est fabriquée. Ouvrez des notes et écrivez.
Les trois qualités les plus importantes, à mon avis, sont la résistance, la ductilité et la glissance. C'est-à-dire, combien de charge la corde peut supporter, combien elle peut s'étirer et dans quelle mesure elle tient les nœuds.
Tout est clair avec la charge. Je pense que peu de gens seront heureux si, au moment le plus inopportun, votre inférieur, soigneusement attaché au mur, éclate soudainement, incapable de remplacer les bras ou les jambes fixes. Par conséquent, il est nécessaire de surveiller attentivement la charge admissible sur la corde. Lors de la vente d'une corde, sa limite de rupture et d'étirement est toujours indiquée. Ce sont différents types de force. Autrement dit, la même corde peut supporter une charge sous charge statique, mais si la même charge tombe avec une secousse, elle éclatera. Pour nous, la résistance à la traction est plus importante, car les charges pendant le bondage sont statiques. Mais encore, il vaut mieux en faire trop que ne pas le faire et obtenir des cordes à haute résistance à la traction et à la traction. Ne soyez pas trop paresseux pour demander au vendeur quel type de charge il peut supporter.
De plus, il faut toujours garder à l'esprit qu'une corde en matériau naturel peut changer ses propriétés avec le temps. Avec des soins inappropriés, il peut simplement pourrir et se déchirer d'une légère secousse.
Les cordes synthétiques sont plus durables et moins sensibles aux conditions de stockage. Mais. Ils ont quelques fonctionnalités pas si agréables. Tout d'abord, ils s'étirent. Et cela signifie que lorsque vous travaillez avec une corde synthétique, il vous sera difficile de contrôler le degré de sa tension. Deuxièmement, les synthétiques ne tiennent pas très bien les nœuds. Sous charge, les nœuds des synthétiques ont tendance à glisser et à se défaire.
Les cordes naturelles, au contraire, sont dépourvues de ces défauts. Ils ne s'étirent pas et les nœuds tiennent bien, mais pour cela, ils nécessitent des soins personnels. Ils ont particulièrement peur de pourrir et doivent donc être soigneusement séchés après une exposition à l'eau et stockés dans des endroits secs. D'ailleurs, même si vous n'êtes pas sujet à l'hygiène, tout de même, les cordes naturelles doivent au moins bien sécher après la séance. Puisque la sueur de votre modèle est un liquide pas pire que les autres, et même organique. Ce que les matières organiques en décomposition peuvent faire, quiconque a déjà vu un clochard non lavé le sait. Il vaut donc mieux envoyer les cordes au pressing de temps en temps.
Et les cordes naturelles peuvent être traitées ultérieurement, ce dont je parlerai plus en détail un peu plus tard.

Selon la méthode de fabrication de la corde, comme je l'ai dit, ils sont divisés en tressés et torsadés. La différence entre eux est perceptible à l'œil nu. Les cordes torsadées sont fabriquées en tordant plusieurs brins et les cordes tressées sont fabriquées par tissage. Traditionnellement, des cordes torsadées fabriquées à partir de matériaux naturels sont utilisées dans le shibari, mais ce n'est pas un dogme.
On ne peut pas dire sans équivoque que certaines qualités importantes de la corde dépendent de la méthode de fabrication. Mais, à mon avis, les cordes tressées sont souvent moins souples que les cordes torsadées. Pour être juste, je n'ai jamais eu de cordes fabriquées de différentes manières à partir du même matériau. Il se trouve que les cordes tressées qui me tombaient entre les mains étaient synthétiques et celles torsadées étaient naturelles. C'est peut-être le point.

Quelle que soit la façon dont la corde a été fabriquée, elle s'efforce toujours de se désassembler en composants de la même manière. Il se défait aux extrémités. Pour éviter que cela ne se produise, les extrémités doivent être traitées. Même si vous aimez les glands moelleux. Après tout, nous apprenons à tricoter, pas à utiliser des pompons en fourrure.
Vous pouvez traiter les extrémités pour empêcher l'auto-dissolution de différentes manières. Le moyen le plus simple à cet égard est le synthétique. Il suffit de faire légèrement fondre les extrémités de la corde synthétique sur le feu et elles ne s'effilocheront plus. Mais je dois dire que cette méthode, bien que simple, a tout de même un inconvénient non négligeable : les synthétiques fondus deviennent durs et vous pouvez rayer votre modèle avec une pointe aussi dure. Et tout le monde n'aime pas ça.
Pour éviter un tel sabotage, vous pouvez traiter les extrémités fondues avec une lime ou vous pouvez faire quelque chose de complètement différent. Si vous avez déjà décidé de contacter des matières synthétiques, vous pouvez être cohérent jusqu'au bout et fixer les extrémités non pas avec un fusible, mais, par exemple, avec du ruban adhésif. C'est aussi une méthode assez simple : il suffit d'enrouler du ruban adhésif autour de la corde à l'endroit où vous allez la couper et de couper en plein centre de l'enroulement. En conséquence, vous obtiendrez deux extrémités fixées avec du ruban adhésif. (photo) Cette méthode est également pratique car, en utilisant du ruban adhésif de différentes couleurs, vous pouvez marquer des morceaux de corde de différentes longueurs. À l'avenir, vous verrez que c'est très pratique.

Si vous décidez de privilégier les matériaux naturels, le ruban adhésif ne convient plus. Et pas pour des raisons de qualité. Le fait est que, puisque nous allons tricoter du shibari, et que le shibari est esthétique par définition, alors l'unité de style doit être prise en compte à l'avance. Nous traiterons donc les cordes naturelles de la même manière naturelle. Jusqu'à présent, je ne connais qu'une seule bonne façon de finir les bouts de corde naturelle. Revêtement. (image)
Si vous avez déjà tenu une aiguille dans vos mains, le gainage ne vous posera aucun problème. Cousez la corde à travers quelques fois à un centimètre et demi à deux centimètres du bord. Cela suffira à sécuriser le fil. Tourner ensuite pour enrouler fermement le fil vers l'extrémité de la corde. Un centimètre d'enroulement suffit. Cousez à nouveau à travers la corde à la fin de l'enroulement, puis faites deux ou trois gros points sur tout l'enroulement. Cela l'empêchera de s'effondrer. Tout.
Cette méthode est également pratique car, à l'aide de fils multicolores, vous pouvez marquer vos cordes.
Plusieurs fois, j'ai entendu dire qu'il existait des moyens de tresser les extrémités des cordes sans recourir à des moyens supplémentaires. Mais ces méthodes me sont inconnues. Si quelqu'un les connaît et peut me les apprendre, je ne serai que ravi.

J'ai déjà mentionné le codage couleur deux fois. Pourquoi est-ce?
Le fait est que le shibari utilise des cordes de différentes longueurs. Par exemple, des segments de deux à trois mètres sont pratiques pour attacher les mains et les pieds. Et aussi, si quelque part la longueur de la corde ne vous suffit pas, vous pouvez la rallonger avec une telle pièce de trois mètres. Cinq ou six segments de trois mètres à la ferme suffiront amplement. Ou laissez-les être sept ou huit, de sorte que c'est évidemment plus que suffisant pour tout ce que vous proposez.
Des pièces de huit à douze mètres de long sont utilisées dans les harnais de poitrine et de hanche. Ou pour les harnais combinés. Vous aurez besoin de trois ou quatre de ces segments. Et les segments de douze à quinze mètres sont destinés aux harnais qui couvrent tout le corps. Ils n'ont besoin que d'un couple.
Ainsi, afin de choisir la pièce dont vous avez besoin dans un tas enchevêtré, il est judicieux de marquer les cordes avec une couleur en fonction de la longueur.

Il y a une autre issue. Vous ne pouvez rien marquer, mais simplement ranger les cordes de manière à ce que rien ne se mélange avec vous. Il est pratique de plier les pièces courtes deux à quatre fois et de faire un nœud au milieu (figure).
Il est préférable de tordre des pièces plus longues en un anneau et de nouer cet anneau avec l'une des extrémités, en créant une boucle pour laquelle il est pratique d'accrocher une telle torsion à un crochet, ou un goujon, ou autre chose sur lequel vous stockerez vos cordes . (image)
Bien sûr, si vous êtes une personne très soignée, personne ne vous interdira de marquer les cordes et de les maintenir en parfait état. Ce sera mieux, car le shibari demande de la précision. Mais, d'un autre côté, le Zen enseigne à ne pas trop se focaliser sur la forme, privilégiant le contenu. En d'autres termes, faites ce que vous voulez, du moment que cela vous aide à bien tricoter.

Puisque nous parlons de dimensions, il est temps de parler des épaisseurs les plus couramment utilisées dans le shibari.
L'épaisseur de corde la plus populaire est de six à huit millimètres. Une corde plus fine, premièrement, a l'air plutôt pathétique et, deuxièmement, elle coupe simplement plus fort dans le corps du modèle. Bien sûr, si votre objectif est de décorer votre modèle avec une maille à la viande de noix, alors votre choix se porte sur une corde de quatre millimètres. Mais il est préférable de l'utiliser pour attacher les cheveux et autres travaux similaires.
Une corde plus épaisse de dix millimètres est utilisée lorsqu'il est nécessaire de répartir autant que possible une forte charge. Par exemple, lors de la pendaison.
Au total, au stade initial, vous aurez besoin de cinq ou six pièces de trois mètres, trois ou quatre de douze mètres et une de quinze mètres de long. Six à huit millimètres d'épaisseur. Il est préférable que ce soient des segments de la même corde. Comme vous pouvez l'imaginer, un harnais mi-synthétique mi-chanvre aura un look un peu éclectique.

Personnellement, j'utilise du jute-eight et j'en suis assez content. Plusieurs raisons ont motivé le choix du matériau. Tout d'abord, le jute a l'air assez authentique lorsqu'il est tricoté en shibari. Encore mieux serait d'utiliser du chanvre naturel, mais soit dit en passant, le chanvre n'est rien d'autre que du chanvre. C'est pourquoi il (le chanvre) est si difficile à trouver. Apparemment, les toxicomanes fument les cordes jusqu'au sol sur le chemin du fabricant au magasin.
Deuxièmement, le jute est un matériau rugueux. Par conséquent, les cordes de celui-ci sont plus mordantes que celles des autres matériaux. Mes modèles adorent.
Eh bien, et troisièmement, ayant accidentellement acquis soixante mètres de jute, j'ai décidé qu'ils ne cherchaient pas le bien du bien et je me suis installé. Et, bien que depuis lors, des cordes de divers matériaux, souvent assez exotiques, soient tombées entre mes mains, c'est déjà une question d'habitude. Je suis habitué à mes cordes. Nous avons déjà fait pas mal de choses ensemble.

Soit dit en passant, les cordes fabriquées à partir de matériaux naturels peuvent être traitées ultérieurement pour leur donner des propriétés plus spécifiques. En particulier, le chanvre naturel, ou jute, est souvent recommandé pour être épilé. Blague à part. Retirez-en l'excès de poils durs. Ceci est mieux fait avec le feu. Prenez votre corde laineuse et flambez-la au-dessus du feu comme un poulet. D'une corde hirsute, vous obtiendrez une chauve.
Ou même des cordes naturelles peuvent être bouillies pour leur donner plus de douceur. La recette d'un tel breuvage varie selon chaque source, mais tout le monde s'accorde à dire qu'à la toute fin, la corde doit être rincée pendant quelques heures dans un assouplissant. Personnellement, j'ai essayé une fois de n'utiliser que du liquide de rinçage. Le résultat était exactement le même qu'après trois heures de cuisson suivie d'un rinçage.
En bref, c'est à vous de décider comment vous moquer de vos cordes. Tout ce que je faisais avec mon jute de travail était de ramasser toutes sortes de déchets et de copeaux de bois. Ce que je vous recommande vivement.

←

Shibari- L'art japonais de nouer avec une corde. Autre nom - Kinbaku. Le mot "Shibari" (souvent nous écrivons shibari) vient du verbe "shibaru" - tricoter quelque chose. Les deux parties du mot sont écrites comme "shiba" et "ri". Le premier hiéroglyphe "siba" (il est également lu comme "baku") - signifie "paquet", "fixation", "connexion", "restriction". Le deuxième hiéroglyphe "ri" est une particule. Et le shibari peut être interprété comme du tissage, l'acte de lier quelqu'un. Pour la plupart des Japonais, le mot signifie simplement quelque chose comme "s'entrelacer", qui est essentiellement la forme extérieure du terme. C'est une manifestation extrême du désir de dominer une femme, alors même que la capacité de bouger ou de respirer dépend de l'homme. Dans le monde d'aujourd'hui, le shibari est fortement associé à la culture japonaise. Il y a beaucoup de connaisseurs de l'art de la reliure japonaise au Japon même.

Initiation à l'art Shibari

Okinawa. Une petite île au sud de l'archipel japonais, où les routes commerciales convergeaient depuis l'Antiquité, et donc la connaissance des côtes environnantes. Bien avant notre ère, les premières graines de lin ont été apportées à Okinawa, et l'histoire de la corde japonaise a commencé. L'histoire des cordes, des ficelles et même des câbles, qui ont remplacé les Japonais par des clous en fer, des ceintures en cuir, des boutons en os et d'autres articles ménagers depuis des milliers d'années. Et la capacité des Japonais à utiliser la corde pour le plaisir ne peut qu'être enviée.

Pour pratiquer l'art de la "corde japonaise", il faut avant tout un Lieu comme espace pour une pièce de théâtre et deux (au moins) ses interprètes. L'endroit doit comporter plus de deux tatamis et doit être préparé très soigneusement. Vous devez d'abord supprimer toute vue, odeur, ouïe et toucher inutiles et gênants, tout ce qui peut perturber l'harmonie de ce qui va se passer. Mais seule l'harmonie n'apparaîtra pas d'elle-même, ne surgira pas d'elle-même de l'air et de vos désirs, elle doit être créée. Et maintenant, les décors et les accessoires apparaissent sur la scène et la scène, que vous avez appris à utiliser bien à l'avance. Ikebana et bonsaï, origami, quelques éléments de kimonos et de coiffures, des odeurs, un service à thé, tout est bon pour créer l'ambiance du Pays du Soleil Levant. Et, bien sûr, des cordes.

Quelle sera la longueur et l'épaisseur des cordes, de quel matériau elles sont faites, si elles seront suffisantes pour envelopper à plusieurs reprises votre partenaire de la tête aux pieds ou s'il s'agira d'une paire de cordes courtes - cela dépend de vos goûts, de vos préférences et de votre maîtrise de la technique de liage.

Alors, que faire après que tous les meubles et objets ont été retirés de la pièce dans la grande ville, après que les étagères, les peintures et les photographies ont été retirées, le lustre est retiré ? Par où commencer quand seule une table à thé solitaire au sol et une branche de saule dans un vase ancien permettent de s'imaginer à quelques kilomètres de Kyoto, en attendant un autre acteur ? Qui écrira un scénario qui plaira aux acteurs et, en une même personne, aux connaisseurs, critiques et spectateurs enthousiastes ? Comment prévoir les dangers et les surprises qui peuvent perturber vos projets ? Votre partenaire aimera-t-il ce que vous avez déjà fait et ce que vous allez faire ensuite ?

Les vrais japonais adorent toutes sortes de règles et de rituels jusqu'à la chair de poule, qu'ils inventent avec plaisir pour eux-mêmes et, avec non moins de plaisir, qu'ils exécutent ensuite eux-mêmes. Kata (règles), giri (devoir) et michi (voie) sont les trois piliers sur lesquels repose le monde de tout Japonais.

Quelles sont les règles d'un jeu simple impliquant deux personnes et une corde ? Le deuxième point, après avoir préparé le lieu (ba), l'auteur de cet article appellerait la déclaration d'intention des deux partenaires. C'est elle qui sert de base pour comprendre les actions de celui qui jouera le rôle principal, appelons-le "Tori" et celui qui aidera, appelons-le "Uke".

Tori est comme l'un des six éléments (terre, air, feu, eau, bois ou métal), dont chacun possède certaines caractéristiques bien connues :
Terre - paix (kyu), compréhension, naissance, création - et donc tout ce qui concerne la gestion, la naissance de nouvelles formes, l'acceptation des désirs d'uke ;
L'air - mouvement, esthétique, frivolité, humour - la sublimité, la frivolité, la légèreté de ce qui se passe est très utile comme décharge après certains événements graves survenus dans nos vies;
Incendie - destruction, violence, lumière, chaleur - danger, imprévisibilité, pression, qui sont très difficiles, parfois impossibles à arrêter ;
L'eau - pénétration, froid, danger - après tout, même une goutte d'eau peut détruire une pierre si elle tombe un million de fois. L'eau pénètre dans toutes les fissures et fissures et est peut-être l'élément le plus dangereux, car son volume est vraiment monstrueux;
Arbre - construction, création - tout ce qui concerne la créativité, l'amélioration, la réflexion, la méditation ;
Métal - douleur, abondance, calcul froid - le métal peut être froid ou chaud, mais il est toujours spécifique, utile, pour les Japonais, il est principalement associé à la lame, et donc à la douleur ou à la mort qu'elle apporte.

L'ensemble des propriétés élémentaires est l'une des règles de base selon lesquelles Tory fonctionne. Au cours d'une action, mélanger les éléments est totalement inacceptable, car cela peut détruire l'harmonie (wa), car il n'y a pas de créativité dans la plaisanterie ou la manipulation frivole de la lame. Non seulement détruire, mais aussi entraîner de graves conséquences négatives pour l'état mental et physique d'Uke - le deuxième partenaire égal.

Uke occupe l'une des deux positions (états) - actif (Yang) ou passif (Yin)
Yang a deux états :
Attaque - de l'agression pure et simple envers Tori, à l'actif, au bord de l'invasion, à l'opposition aux actions et aux intentions d'un partenaire - dans cet état, Uke sera agressif du début à la fin. Même ayant perdu l'occasion de résister, Uke ne se soumettra jamais, continuant à insister sur sa souveraineté ;
Défense - des actions de contre-attaque à la bousculade (retraite) - un état où Uke suppose la possibilité de capturer, mais comme il est dans une position active, Tori devra faire beaucoup d'efforts pour cela.
Yin, comme Yang, a aussi deux états :
Mouvement - quand Uke est prêt à aider Tori dans tout, se positionnant néanmoins comme un partenaire motivé ;
La paix est un état où Uke est un support (dai), une forme ou une feuille de papier vierge (toile), sur laquelle Tori crée son travail, ou lui-même est dans un état de méditation, appréciant les formes et les sensations qu'ils apportent.
Tout comme Tori ne doit pas passer d'un élément à un autre, il est extrêmement indésirable que Uke change d'état, si cela n'a pas été préalablement convenu avec un partenaire.

En alternant les éléments représentés par Tori et les positions occupées par Uke dans différentes combinaisons, il est possible de ne pas répéter des dizaines de fois en utilisant une seule technique de tricot. La technique du tricot, heureusement, n'en est pas une : une centaine, et les méthodes de nouage, les nœuds, les positions et les formes sont extrêmement diverses.

Comment un partenaire déclare-t-il ses intentions à un autre ? Certainement pas avec des mots, car l'affirmation "Je suis la Terre !" rien d'autre que des grognements enthousiastes que Uke ne peut provoquer.

Le plus simple pour Tori est d'identifier l'élément par sa présence physique dans le Lieu (ba) - une bougie, une tasse d'eau, une canne en bois, etc. Des formes d'expression plus complexes sont contenues dans l'origami, l'ekibana, la calligraphie, le style vestimentaire et même le comportement. Il en va de même pour Ukyo - coiffures, vêtements, arrangements de bouquets et compositions, poèmes courts (haïku ou tanka) - peut déclarer sa position ou son désir pour la fortune de Tori. Se parler des intentions peut se transformer en un jeu intéressant de composition collaborative de fleurs ou de figures en papier, quand Uke peut participer à la création du scénario de l'action qui aura lieu. Les maîtres de l'art de la "corde japonaise" jouent pendant des heures les scénarios les plus complexes, sans prononcer un seul mot si les mots ne font pas partie de la pièce. Chaque artiste dira que n'importe quel trait sur la toile peut être superflu et tout gâcher. Cela permet une discussion silencieuse, lorsque Tori veut voir une combinaison, et Uke une autre, mais cela ne doit pas être retardé. Le dernier mot pour la décision appartiendra toujours à Tori, puisque c'est Tori qui est responsable de l'harmonie - le résultat que les deux partenaires recherchent.

Perception de la corde.sensation corporelle .

Les principaux facteurs d'impact du shibari sont la sensation corporelle, la mobilité limitée et l'esthétisme. La sensation d'une corde signifie une perception inhabituelle, inhabituellement concentrée de son corps et de sa posture. Le corps délimité par une corde est plus facile à considérer et à ressentir, pour ainsi dire, légèrement détaché, significatif, se concentrant sur les sentiments qui surgissent et les expérimentant pleinement, les savourant. Vous pouvez être conscient de certaines parties du corps séparément et les "écouter". La corde, étreignant le torse, met l'accent sur la respiration et le rythme cardiaque. Ainsi, le corps, de simple coque, sorte d'appareil d'activité matérielle, source de sensations, devient leur destinataire, acquiert en quelque sorte une existence indépendante, « intelligente ». C'est incroyable à quel point cela ressemble aux principes du yoga. Les poses classiques du bas en shibari coïncident rarement avec les principales asanas de yoga (bien que les images représentant certaines d'entre elles, à mon goût, manquent de corde :)) et très probablement par accident, mais le sens du yoga n'est pas dans les asanas . Plus précisément, n'importe quelle position du corps dans l'espace peut être une asana, et celle-ci n'est pas déterminée par l'endroit où le bras est tendu ou la façon dont la jambe est pliée, mais par la perception du corps, les sensations de la posture, qui fixent le logique de la position du corps et suggérer toute son architecture. Prendre un asana, ce n'est pas tant se tenir d'une certaine manière, mais sentir tout le corps en même temps qu'il est en relation avec cette position. Et quand l'asana est fait correctement, ce n'est pas le professeur de la classe et non le miroir qui en parle. Cela se traduit par une sensation intérieure soudaine et très aiguë de légèreté, d'envolée, de fraîcheur et d'une sorte de pureté, malgré le fait que le corps travaille dur à ce moment et que certains muscles sont étirés à l'extrême. Cette même sensation d'apesanteur est pour moi l'une des composantes essentielles du sous-espace bondage. Peut-être que je n'en ai pas. Par conséquent, permettez-moi de recommander aux pratiquants de shibari d'utiliser l'une des règles du yoga, qui stipule que dans n'importe quelle position, le cou et le visage doivent rester complètement détendus afin que l'esprit ne participe pas au travail du corps, mais les regarde de côté. .

La passivité d'un corps à mobilité limitée a également un énorme potentiel d'impact sensoriel. La privation de la possibilité d'agir "pour transmettre" fait passer une personne "pour recevoir". Pour recevoir des signaux des sens, principalement tactiles (d'autant plus que cet effet est renforcé par la privation, par exemple, les yeux bandés et / ou l'oreille, l'interdiction de parler ou l'utilisation d'un bâillon). Cela aide à en tirer le meilleur parti, à les vivre et à les ressentir pleinement, à connaître la particularité, l'unicité et l'originalité de chaque toucher. C'est sans doute pourquoi, dans le shibari traditionnel, on privilégie les cordes de chanvre ou de jute grossières, voire piquantes : elles se font sentir non seulement aux endroits les plus tendus, mais sur toute la longueur. Faire passer la communication entre partenaires de l'habituel (parole, toucher mutuel, expressions faciales, gestes) à une communication maigre, en raison d'un manque de mécanismes de rétroaction par le bas, exacerbe l'empathie. Cette expérience étonnante de proximité, voire de fusion, d'unité de deux personnes, non seulement porte une énorme charge émotionnelle momentanée, mais aussi, sans aucun doute, contribue à approfondir la compréhension mutuelle entre les partenaires et, en général, à renforcer les relations entre eux.

Les expériences positives décrites ne viennent pas immédiatement, elles doivent apprendre, rechercher le bon sentiment, l'attraper et s'en souvenir.

Le principal obstacle qui vous empêche de vous familiariser calmement et détendue avec le corps et d'entendre la variété et la profondeur inhabituelles des sensations est l'aversion pour votre propre corps. Nous sommes tous imparfaits. Nous tous, à l'exception des modèles photo eux-mêmes, ne ressemblons pas à des modèles photo. Shibari peut aider à apprendre à pardonner au corps qu'il ne rentre pas dans la norme 90-60-90 (parce que le Maître pardonne cela, sinon il n'aurait pas joué avec la corde et n'aurait pas regardé son travail pendant longtemps temps et avec plaisir, mais au contraire, éteinte j'aurais recouvert la lumière avec quelque chose de moche pour qu'elle ne soit pas visible), mais seulement quand on veut vraiment apprendre à pardonner. Si l'insatisfaction à l'égard de son apparence est allée si loin qu'il est impossible de s'en distraire par quelque moyen que ce soit, et que la poupée Barbie est considérée comme un standard de bonheur, alors il vaut mieux refuser complètement la séance de shibari, car elle peut alors apparaître comme un effet humiliant insupportable, aggravé par l'impuissance, et aboutit au mieux à l'hystérie.

Un autre facteur empêchant la concentration vers l'intérieur est l'extraversion "excessive" du fond. Pour une personne qui, de par son tempérament, n'est pas encline à la contemplation, à la paix, à la passivité, peut-être même à un certain isolement, mais au contraire, énergique, active, agitée, il est beaucoup plus difficile d'apprendre à être plus bas en shibari. Soit dit en passant, ce sont ces bas qui essaient généralement de transformer une séance de shibari en une compétition sportive avec le haut, commençant immédiatement à se sortir de la servitude. Tout simplement parce qu'ils s'ennuient à s'allonger (s'asseoir, se tenir debout, se suspendre) tranquillement. Bien sûr, cela a son propre charme. Bien sûr, chacun obtient le plaisir qu'il peut. Vaut-il la peine de "rééduquer" un fond aussi actif, et si c'est le cas, alors pourquoi - c'est au sommet de décider. Avec une volonté mutuelle de "rééduquer", bien sûr, c'est possible, même si ce n'est pas facile et pas rapide, et cela peut même s'avérer utile pour la vie quotidienne de l'inférieur, par exemple, il l'aider à développer la persévérance, la capacité de concentration, etc.

Restriction de mobilité

Le bondage en général et le shibari en particulier sont classés comme BDSM précisément en raison de l'impuissance physique du bas lié. En plus du transfert direct et littéral du pouvoir sur un corps immobilisé, la liaison porte une charge symbolique profonde et multicouche. Qu'arrive-t-il à l'inférieur du fait qu'il est incapable et sans défense?

Tout d'abord, une personne sans défense a besoin de soins et de soins. Comme un enfant qui est nourri à la cuillère, tourné d'un côté à l'autre, enveloppé s'il fait froid et découvert s'il fait chaud, secoué pour se calmer. La recréation ludique du statut d'un enfant peut provoquer une régression psychologique vers l'enfance, une libération de la responsabilité, du besoin de penser et de prendre des décisions, un retour à un état d'innocence sereine, crée une ambiance idyllique. Le supérieur, à son tour, entre dans le rôle du Parent, touche sa pupille, se réjouit de l'opportunité de prendre soin de lui.

Puis bon gré mal gré supprimé les limiteurs de sexualité. Quoi qu'ils fassent avec la personne attachée, il lui reste, comme dans une blague classique, une chose à faire : se détendre et profiter. Métaphoriquement parlant, les chaînes du corps dénouent les chaînes de la tête, car il ne reste plus qu'à accepter ce qui se passe, à s'en accommoder. Ce n'est pas un hasard si le shibari a été inventé par les Japonais, dont la culture est strictement chaste. L'effet d'une sensation subtile et profonde de son corps décrit ci-dessus, l'avidité naissante pour le toucher, couplée à la déresponsabilisation d'une apparence et d'un comportement "indécents", permettent d'oublier pour un temps les conventions sociales, les complexes et les préjugés imposé par une éducation puritaine. L'accent mis sur la sexualité est renforcé par le fait que les harnais traditionnels mettent d'abord l'accent sur les seins et les organes génitaux.

Les héros des ingénieuses "Dolls" de Takeshi Kitano déambulaient dans les villes et les villages, attachés avec une corde. "Toi et moi sommes liés par la même corde," chanta le barde. Nous parlons des liens de l'amour, de la connexion des cœurs, des attachements, de la captivité. Il y a un profond symbolisme d'amour dans l'image de la corde. L'amour étant une chose incompréhensible et quelque peu éphémère, il ne vaut guère la peine de développer cette idée en détail. Mais pour ceux pour qui aimer signifie croire et se donner inconditionnellement, d'une part, et se soucier et chérir, d'autre part, le shibari aidera à exprimer des sentiments lyriques.

Enfin, l'immobilisation est la quintessence du pouvoir, la liberté physique totale de faire quoi que ce soit avec une personne, le contrôle total sur tout son être et depuis la position du partenaire inférieur - l'humilité et l'humilité absolues. Une personne liée ne peut ni combattre ni fuir. Il ne peut que s'abandonner à la merci de celui à la disposition duquel il est. Cela nécessite une confiance énorme, elle seule peut vaincre la peur. Dans aucune des pratiques BDSM, le bas ne se révèle aussi complètement et directement tangible que dans le bondage. Ici, le transfert de pouvoir peut être vu et touché. Ainsi, une "ancre" psychologique est créée, les partenaires se souviendront de cette sensation même après le retrait de la corde. Parfois, il me semble que les personnes qui prétendent que leurs relations, à l'exception des séances de bondage, sont complètement vanillées, ne réalisent pas pleinement que la mémoire psychologique et corporelle de l'état de pouvoir/subordination ne va nulle part, elle reste comme un facteur influant, quoique, peut-être, très légèrement, sur le format des relations quotidiennes. Ce facteur ne doit pas être ignoré.

L'impact psychologique de la privation de liberté détermine les difficultés auxquelles les partenaires peuvent être confrontés. Tout d'abord, celui du bas peut être claustrophobe. Dans ce cas, ses perspectives en tant qu'artiste de bondage sont très douteuses. Bien sûr, vous pouvez procéder lentement et prudemment, en commençant par des harnais qui ne limitent pas les mouvements, puis en passant progressivement à une fixation dont il est facile de se libérer, et ainsi de suite. Vous pouvez essayer de recourir à l'aide de psychologues, parfois c'est efficace dans la lutte contre ce genre de névroses. Le seul problème est que tout cela ne garantit pas une panne soudaine et très brutale. Et, bien sûr, la question de l'éthique se pose - dans quelle mesure est-il permis de "violer" la nature humaine ? - et elle se décide, évidemment, en fonction de la responsabilité que le Supérieur a assumée - ou n'a pas assumée - par rapport non seulement à la sécurité "mécanique" des séances, mais en rapport avec la personnalité de son inférieur et son destin.

Deuxièmement, il y a des gens qui ne savent pas obéir, donner le contrôle. Pour eux, l'idée même que quelqu'un puisse faire quelque chose pour eux est terrible. Ils ne savent pas accepter les cadeaux. En règle générale, ils ne peuvent pas percevoir les autres tels qu'ils sont, mais s'efforcent de se les refaire, de les considérer à travers le prisme d'eux-mêmes. Ils se traitent de la même manière : ils ne font pas attention à ce qui est, mais à ce qui est dû, bien sûr, selon leurs propres idées à ce sujet. Ils sont super-protecteurs et souvent hyper-responsables, ils sont sûrs que sans eux ce monde tombera immédiatement en enfer. Ils ne sont pas "meilleurs" ou "pires" que ceux qui sont agencés différemment. Ils ne sont tout simplement pas en bas. Parce qu'ils ne savent pas faire confiance.

Troisièmement, parfois la peur interfère avec l'acceptation sereine de son impuissance lors d'une séance de bondage, ce facteur joue un rôle particulièrement important lorsque les partenaires ne sont pas trop proches l'un de l'autre. Il peut s'agir d'une peur « apprise » causée par des expériences négatives antérieures ou d'une peur de ce partenaire.

Si les partenaires sont chers l'un à l'autre et souhaitent poursuivre et renforcer leur relation, chaque interruption de la séance doit faire l'objet d'une conversation approfondie et longue. Il est impératif d'aller au fond des vraies raisons de la réaction brutale de l'inférieur, puis de décider ensemble s'il est possible d'essayer d'éliminer la cause, ou s'il s'agit d'un obstacle insurmontable (plus précisément, comme ceci : il n'y a pas d'obstacles insurmontables, il n'y a que la paresse humaine, donc - un obstacle disproportionnellement difficile à surmonter), et à partir des séances de bondage, il vaut mieux refuser complètement.

Esthétisme

L'inférieur, servant de modèle au Maître, reçoit une preuve visible et tangible de sa pertinence. Après tout, la figure du shibari est une œuvre d'art. Il est créé lentement, soigneusement, soigneusement, soigneusement. Puisque le supérieur assume un tel travail, et puis aussi les corvées de s'occuper de la limite, cela signifie que l'inférieur est précieux, coûteux, nécessaire. Pour beaucoup, c'est très important - d'être nécessaire.

A cela s'ajoute un sens spécifique de la demande pour l'inférieur en tant que matériau artistique. Pas tous les jours dans la vie de tous les jours, nous parvenons à être Pygmalion et Galatea. Le rôle du modèle demande humilité, passivité, plasticité, mais pas seulement. Une personne vivante est toujours différente d'un bloc de marbre ou d'un morceau de pâte à modeler. Il se distingue par la capacité à coopérer, à une réactivité "intelligente", qui permet à chaque fois de créer non pas un harnais du tout, mais un harnais d'une personne donnée dans un contexte donné de temps, de lieu, d'humeur, etc. La créativité en général apporte beaucoup de joie et de satisfaction aux gens (je ne sais pas exactement ce qui motive les maîtres Shibari, les obligeant à maîtriser cet art difficile, mais, je soupçonne, surtout l'opportunité de créer de la beauté), la créativité conjointe rassemble, crée une série conceptuelle, symbolique et esthétique commune, et même lorsque les sphères les plus intimes de la vie, les images et les expériences deviennent son sujet, il n'y a pas de limite au plaisir.

Le Shibari est un art japonais. Une femme attachée en japonais est sûre de se sentir un peu japonaise. Retenu, bien élevé, respectueux, modeste, gracieux, mystérieux et légèrement dépravé.
Shibari et sous-espace

L'accent mis sur la passivité, l'humilité, la subordination (Yin) évoque un sens aigu de sa propre féminité. Cette féminité est attirante car le corps, même imparfait, est pleinement accepté, devient beau. L'attractivité est sensuelle parce que le corps se reconnaît et se délecte de lui-même. La sensualité est sexy, car tous les interdits sont levés. Tout cela - féminité, attrait, sensualité, sexualité - appartient au Maître qui les a créés, même si c'est juste ici et maintenant. Il est libre d'en disposer à sa guise. Il protège sa création, et donc la corde réchauffe : c'est la chaleur du soin. Le corps, les sensations et l'esprit retrouvent une rare harmonie. Il s'avère soudain que se dissoudre dans le Maître et se replier sur soi sont une seule et même chose. Il s'agit d'une acceptation calme, tranquille, heureuse, reconnaissante, lumineuse, joyeuse, complète et inconditionnelle de tout ce qui se passe et de la place qu'on y occupe. C'est la liberté absolue, car qu'est-ce que la liberté, comment ne pas être soi-même et à sa place ?

Si vous pensez que ça va faire mal maintenant, alors je m'empresse de vous surprendre. Le shibari n'est ni douloureux, ni embarrassant, ni mortel. Si un mec propose des cordes, cela ne veut pas dire qu'il est maniaque, défoncé ou crétin. Il veut juste que la femelle dominante déterminée qui lui dit avec qui être ami et où acheter des chaussettes cède la place à une fille soumise sans défense.

Abandonnez-vous et apprenez beaucoup sur votre corps, votre responsabilité et votre confiance. Toutes les relations sont basées sur la confiance. Shibari ne fait pas exception. Shibari est l'art érotique du bondage. Le mot "shibari" (shibari) signifie quelque chose comme "tissage".

Au Japon, la corde est un symbole de la connexion d'une personne avec Dieu. Le dieu dans la technique du shibari est le premier - celui qui tricote. Le destin du "inférieur" est entièrement entre ses mains : la capacité de bouger, de parler et même de respirer. Le sens du shibari est de s'entremêler, de trouver l'harmonie et d'atteindre un état de confiance absolue. Mais personne n'a annulé les sensations corporelles. Sur le plan physique, le « bas » éprouve un état de doux engourdissement. Les cordes paralysent le corps et les muscles figés dans une position commencent à émettre des impulsions et des vibrations jamais connues auparavant.

Tout d'abord c'est beau

La beauté des lignes est avant tout. Si le partenaire n'est pas un esthète, il ne doit même pas prendre les ficelles. Les nœuds et les motifs sur le corps doivent être symétriques, parfaits et provoquer un orgasme visuel.

L'art du shibari est né au Japon en tant que représentation théâtrale, où la beauté et la féminité jouent le rôle principal.

Le processus de reliure est un rituel. Tout devrait être comme il se doit : crépuscule, musique, entourage. Cerise sur le gâteau, la composition est tissée sur un corps nu. Vous pouvez souligner la forme de la poitrine, la finesse des mains, la fragilité des épaules, l'étirement des jambes, la déviation, la fragilité, l'humilité. De belles robes de soirée et des peignoirs en soie donnent également un certain lustre. N'essayez pas de porter des culottes (même les plus érotiques). Vous serez tressée afin que les culottes (même les plus humides) ne puissent pas glisser le long de vos genoux. Et cela peut devenir un obstacle important au plaisir.

Les yogis comprendront

Avez-vous déjà fait du yoga ? Toutes ces asanas sont aussi des shibari. Le corps s'habitue rapidement à la douleur, se détend, les veines se remplissent de sang et le tremblement transperce chaque muscle. Comprenez vous? Imaginez maintenant qu'au lieu des regards stricts de l'instructeur, votre bien-aimé caresse doucement et hardiment votre corps. Un sentiment limite quelque part entre la douleur et le plaisir - c'est ce que les romantiques appellent le mot lubrique "volupté". Soit dit en passant, l'expérience montre que le shibari ne se termine pas toujours par la pénétration et le sexe. Le corps est tellement excité qu'un orgasme peut survenir à partir de n'importe quel toucher, souffle, pince.

Comme il y a le yoga aérien, il y a dans le shibari un état de zuri (suspension). La fille accrochée aux cordes est un oiseau planant au-dessus du sol. Et ce n'est même pas une métaphore. Sensation de vol, d'apesanteur, de gravité. Eh bien, juste de l'espace!

Le lapsus de Freud

« Attache-moi et fais de moi ce que tu veux » est le premier fantasme sexuel qui nous vient dans la petite enfance. Ainsi, nous nous dégageons de nos responsabilités : "Ce n'est pas ma faute, il est venu lui-même." Il est venu et s'est attaché. Il ne restait plus qu'à se détendre et profiter.

Quand j'étais petite et que des fantasmes érotiques commençaient à peine à s'insinuer dans mon esprit, j'imaginais les méchants me faire prisonnière et m'attacher les mains et les pieds (oui, c'est une excuse non négligeable pour les institutrices de maternelle pourquoi la pauvre petite fille ne courait pas loin, n'a pas riposté, n'a pas résisté). En fait, la pauvre bébé a spécialement fantasmé un tel scénario où elle est l'objet de jeux sexuels et n'est pas en son pouvoir de disposer de son corps. Super plan : pas de responsabilité, juste du plaisir.

Si vous croyez grand-père Freud, que les désirs sexuels nous hantent depuis le bac à sable, alors le shibari est un sujet de prédilection pour les enfants. Après tout, ce dont un enfant qui a commis une farce a besoin : une excuse fiable. « Je veux dire, je ne pouvais même pas bouger. C'est tout Vovochka.

Nous sommes responsables de ceux qui sont liés

Antoine de Saint-Exupéry savait clairement quelque chose.

Vous êtes la planète entière. Et votre dominant n'est qu'un Petit (!) Prince. Mais il porte une grande responsabilité pour chaque particule du corps et chaque cicatrice sur la peau. Si le prince est négligent, la planète explosera, se brisant en milliards de morceaux.

Choisissez un prince en qui vous avez confiance.

Les filles partagent leurs expériences

Nous avons interrogé des filles expérimentées sur la première fois, la douleur, l'orgasme, les causes et les réactions de la société. Tous les noms ont été changés, mais les coïncidences ne sont pas fortuites.



Fille Z

Première fois.« Motuzki mêlé aux fantasmes érotiques du premier enfant. Les puanteurs soufflaient la maturité et l'épi de la vie majestueuse. Ale loin, en regardant les images de sympathie n'est pas allé au shibari. Une fois, un ami est venu nous rendre visite avec une paire de chapeaux et un certificat, et a organisé une classe de maître.

De douleur et de plaisir.«Je ne peux pas appeler mon propre regard douloureux … Plutôt, puer la peur de déglutir, jouer la perte de contrôle et de liberté. Au niveau sensoriel, j'ai vu un degré différent de force et d'acceptation - indiscipliné, serrant, taquinant.

Qui pensiez-vous être ?« J'étais moi-même. J'étais déjà dans mon propre corps. Mon ami, abandonne, tezh.



Fille X

Première fois."La première fois que c'est arrivé, c'était il y a 10 ans. J'ai modelé pour un ami lors d'une soirée bondage. Tout le monde était habillé et se montrait qui savait tricoter. Ensuite, je n'y ai rien trouvé d'érotique. Ça ne faisait pas mal non plus, pas du tout. J'ai aimé dessiner avec les autres membres."

De douleur et de plaisir."Il y a peu de douleur dans le shibari. Et s'il y en a, alors doux. La question de savoir s'il y aura du sexe est discutée avant la séance. Il arrive parfois. Mais le plus souvent, ce ne sont que des jeux et les jeux sont si intenses et brillants que le sexe n'est plus nécessaire.

Que faire si la douleur est insupportable ?"Je n'ai pas de mot d'arrêt. Si vous avez besoin de vous arrêter ou de faiblir légèrement, dites-le simplement. Mais, en règle générale, un top expérimenté ressent tout sans mots.



Y fille

Pourquoi shibari ?"Après 10 ans d'un mariage difficile et d'isolement du monde extérieur, j'ai finalement divorcé et j'ai commencé à explorer ce monde merveilleux. Non seulement je me suis redécouvert, mais je me suis aussi marié. Avec mon mari, nous découvrons divers sujets intéressants : des pratiques BDSM à la tendresse vanille et aux choses les plus ordinaires.

Première fois.« Un jour, mon ami photographe m'a proposé de m'attacher. J'ai tout de suite accepté, parce que le nouveau est toujours génial. J'étais en admiration devant la sensation et encore plus en admiration devant la beauté du shibari.

Comment réagit la société ?«Les gens autour de nous n'ont souvent pas compris notre passion. Nous étions considérés comme des monstres, des monstres, des fous. Pendant longtemps, nous avons cherché notre place dans ce monde et, finalement, nous avons rencontré des personnes qui nous ont apporté leur soutien, leur compréhension et leur amour. Accepté dans votre communauté.



L'AVIS DU GARS

Première expérience."À un moment donné de ma vie, je collectionnais des photos d'écolières japonaises, et bientôt, bien sûr, j'ai eu un dossier d'images avec des filles apparentées. Je suis très vite entré dans la théorie et l'esthétique du bondage, et dès que j'ai rencontré une fille avec une lueur dans les yeux et une réponse adéquate à la proposition d'attacher à la maison, nous sommes immédiatement passés des mots à la pratique, ce que je n'ai jamais regretté .

Qu'est-ce qui excite?« Le shibari excite l'esprit avant même que la reliure ne commence. Excite la profondeur de la confiance et la capacité de votre partenaire à se consacrer entièrement. L'envie de scanner son cerveau et ses sensations le plus profondément possible afin de ressentir au maximum les nuances et la situation. Et l'ambivalence de votre position est également vivifiante : d'un côté, vous pouvez faire ce que vous voulez avec elle, et dans l'heure qui suit elle ne piaillera même pas, et si elle piaule, ça ne vous arrêtera pas ; en revanche, vous respectez strictement le contrat oral, sinon ce sera votre dernière expérience de ce genre avec cette personne.

Qui avez-vous ressenti/imaginé pendant le bondage ?"C'était différent. Parfois, je me sentais comme une araignée violeuse perverse. Parfois un maître prince samouraï. Mais le plus souvent - seul avec ma fille bien-aimée, dont j'ai extrait les vibrations célestes avec des instruments divins.

Avez-vous un mot de code pour arrêter le processus ? Qui? Nous avons utilisé la première chose qui nous est venue à l'esprit - mon mot de passe pour l'ordinateur, afin de ne pas oublier exactement - Mutabor-88.

MOT AU MAÎTRE

Leah Kiss, maître shibari

Pourquoi les gens aiment-ils être connectés ? "C'est l'occasion de lâcher prise, de faire entièrement confiance à votre partenaire et, au sens littéral, de vous remettre entre ses mains, d'éviter les responsabilités, d'expérimenter et de ressentir différents états et émotions, de fusionner avec votre partenaire en un seul flux et, dans le fin, détendez-vous et profitez-en. Pour certains, un orgasme vient même de la simple pensée de la servitude.

Qu'est-ce que le shibari pour vous ?« Le shibari est un passe-temps qui occupe la majeure partie de mon temps. L'enthousiasme vient de l'intérieur et ne vous laisse pas en reste. Je suis juste très intéressé. Je lie les filles et les hommes.

L'expérience la plus brillante.« Les premières fois sont probablement les plus mémorables. Être ligoté est déjà un état stressant pour le corps. Et lorsque vous perdez également le sol sous vos pieds en suspension, vous ressentez une indescriptible sensation lumineuse de vol. C'est une expérience existentielle.

Et quand vous attachez vous-même une personne, c'est comme si la corde vous conduisait. Vous fusionnez avec votre partenaire en un tout, vous commencez à ressentir tout ce qu'il fait. En ce moment, vous êtes tous les deux comme des livres ouverts l'un devant l'autre. Expérience incroyable."

Toutes les vraies relations sont basées sur la confiance. Shibari aussi. Si vous ne faites pas confiance à votre partenaire, n'acceptez en aucun cas l'expérience. Et si vous faites confiance, alors taisez-vous et amusez-vous.

Décidez à l'avance s'il y aura des relations sexuelles ou non.

Vous devez avoir un mot vide. Ne répétez pas mes erreurs : n'utilisez pas le mot de passe sur l'ordinateur, des chiffres y apparaissent souvent. Ce n'est pas très pratique, en serrant les dents de douleur, de prononcer "Mutabor-88".

Soyez patient les premières minutes. Si vous ne vous arrêtez pas, de nouveaux mondes s'ouvriront à vous.

L'Orient, en général, est une affaire délicate. Mais là où c'est mince, ça casse. Par conséquent, les cordes doivent être utilisées solides et texturées afin que de belles marques restent sur le corps.

Les mains sont toujours liées en premier et déliées en dernier.

La femme est liée de manière à donner à la figure une compacité et une impuissance particulières.

Les mains ne doivent pas s'engourdir. Vous ne pouvez pas pincer les veines, le sang doit circuler et diffuser une chaleur agréable dans tout le corps.

Un harnais de torse en forme de maille appelé karada, ou un harnais de poitrine nue - un shinju, ressemblant à un soutien-gorge ouvert, ne limite pratiquement pas la mobilité, il peut être porté pendant des heures et même sous les vêtements.

Le plus populaire est le tissage de cordes autour des mains attachées derrière le dos.

Malgré le fait que la mode du shibari (ou, comme on l'appelle aussi différemment - shibari) est apparue relativement récemment, cet art (et ce n'est rien de plus que de l'art) est originaire du Japon ancien. Shibari est l'une des variétés de bondage - une technique de bondage érotique. Dans l'ensemble, tout ce dont un maître de cette technique a besoin, c'est d'une corde et d'imagination. Lors de tels jeux sexuels, un homme lie un partenaire qui doit lui obéir en tout. Dans le même temps, les opinions sur un tel bondage sont très différentes : certains le considèrent comme un divertissement inhabituel, mais très intéressant et attrayant, tandis que d'autres définissent le shibari comme une perversion et une déviation.

Art Guerrier

En général, au départ, l'art du shibari provient de la liaison d'ennemis vaincus et captifs - d'une manière si simple, les guerriers orientaux agissaient sur des points actifs sur le corps de leur adversaire. Les origines de cet art se trouvent souvent dans la culture nationale et la mentalité des habitants du Japon, qui ont toujours eu un penchant pour l'esthétique contemplative. De plus, les vêtements nationaux des habitants de ce pays n'ont pratiquement pas de boutons - ils sont remplacés par des ceintures. Par exemple, pour attacher une ceinture de kimono pour femme, il existe un grand nombre de façons, dont le choix dépend du statut social de la femme et représente certainement un rituel particulier.

Beauté et esthétique

Certes, le shibari a reçu un parti pris érotique prononcé, étant déjà devenu célèbre dans les États de l'Ouest. Dans le même temps, même si dans certains cas des nœuds plutôt serrés sont autorisés, grâce auxquels la corde ne coupe pas faiblement la peau de la fille, cet art ne poursuit pas du tout l'objectif de procurer des sensations douloureuses ou des tourments au partenaire - tout devrait se faire d'un commun accord. Une grande attention est accordée à la beauté du tissage de nœuds qui en résulte, souvent presque en aucun cas inférieur au macramé. Un sujet distinct concerne les fans de bondage érotique qui aiment photographier leurs créations.

Statique et soumis

Le Shibari est un art statique. Absolument tout y compte: de la position des bras, des jambes et de la tête d'une femme, et se terminant par le motif que créent les nœuds de la corde. On pense qu'au cours de tels jeux sexuels, l'impact sur les points biologiquement actifs, y compris les zones érogènes, est toujours en cours. Cependant, les opposants à ce symbolisme de la théorie de la corde déclarent qu'il n'est pas fondé : après tout, par exemple, les points situés sur la tête ou sur les pieds ne sont pas affectés. Le processus de bondage se fait délibérément lentement, parfois il peut prendre jusqu'à plusieurs heures, c'est pourquoi cet art est aussi souvent comparé à la méditation ou au sexe tantrique.

Symbolisme de la corde

La perception de la corde elle-même est également hautement symbolique. D'une part, cet attribut est associé à la restriction des mouvements et de la liberté, et une fille qui a accepté que son amant la lie, ainsi, dans une certaine mesure, démontre son humilité et sa volonté de lui obéir. D'autre part, une corde peut agir comme un objet avec lequel une connexion s'établit entre deux personnes, non seulement physique, mais aussi émotionnelle. Soit dit en passant, les rapports sexuels ne suivent pas toujours le rituel du shibari.

Importance de la préparation

Néanmoins, comme le soulignent les spécialistes de cet art, une préparation appropriée est nécessaire à de telles pratiques. Tout d'abord, vous devez avoir au moins des connaissances élémentaires dans le domaine de l'anatomie. Cela est dû au fait qu'en raison d'actions mal conçues, il existe un risque élevé de lésions de la peau, des articulations et même du serrage des artères. En conséquence, une femme peut perdre connaissance ou suffoquer. Pour cette raison, avant d'essayer de diversifier votre vie sexuelle avec le bondage, il est recommandé d'étudier les éléments de base de la technique du shibari, ou de s'inscrire à des cours appropriés.

Le shibari est l'art japonais de nouer des cordes. Un autre nom est Kinbaku. Le mot "Shibari" (souvent nous écrivons shibari) vient du verbe "shibaru" - tricoter quelque chose. Les deux parties du mot sont écrites comme "shiba" et "ri". Le premier hiéroglyphe "siba" (il est également lu comme "baku") - signifie "paquet", "fixation", "connexion", "restriction". Le deuxième hiéroglyphe "ri" est une particule. Et le shibari peut être interprété comme du tissage, l'acte de lier quelqu'un. Pour la plupart des Japonais, le mot signifie simplement quelque chose comme "s'entrelacer", qui est essentiellement la forme extérieure du terme. C'est une manifestation extrême du désir de dominer une femme, alors même que la capacité de bouger ou de respirer dépend de l'homme. Dans le monde d'aujourd'hui, le shibari est fortement associé à la culture japonaise. Il y a beaucoup de connaisseurs de l'art de la reliure japonaise au Japon même.
L'histoire du phénomène remonte aux traditions du Japon médiéval, où les liens étaient utilisés pour punir les serviteurs ou les membres subordonnés de la famille. Les techniques de performance sont apparues il y a assez longtemps, mais ont pris forme comme une forme d'art distincte vers le milieu du XXe siècle.
Variétés de shibari
karada - attacher le torse sous la forme d'une grille
shinju - harnais de poitrine ressemblant à un soutien-gorge en corde
Seules les cordes sont utilisées dans le shibari.
Le shibari en tant que technique de liaison remonte aux techniques de liaison martiales hojo-jutsu apparues au Japon aux XVe et XVIe siècles.
Dans le même temps, le fait que la tâche principale du hojo-jutsu était de lier efficacement l'ennemi sans lui causer de dommages physiques mérite l'attention. Ceci explique l'utilisation du hojo-jutsu, y compris lors de la capture de personnes de très haut rang. Il y avait cependant une variété douloureuse de hojo-jutsu, utilisée comme torture.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec le début d'une période de paix pour le Japon, la composante pratique des techniques de hojo-jutsu a été nivelée, cependant, en tant que composante de l'art martial, elles ont continué à être raffinées et, à des degrés divers, sont devenues partie de près d'une centaine d'écoles (ryu), dont le judo. Grâce à cela, les techniques de reliure martiale ont survécu jusqu'à ce jour.
Cependant, en tant que pratique esthétique et érotique, le shibari ne s'est formé qu'au milieu du XXe siècle. Cette période a également vu l'apparition dans le Japon d'après-guerre de spectacles de style théâtre Kabuki spécialisés dans le bondage esthétique. Les représentations du « théâtre shibari » se caractérisent par la plus grande complexité du cerclage, alliée à la théâtralité de l'action héritée du Kabuki. Les performances utilisaient à la fois des harnais anciens, conservés dans le cadre du hojo-jutsu dans un certain nombre d'écoles d'arts martiaux, et relativement récemment développés et orientés pour montrer des performances.

De nos jours, le shibari est utilisé dans l'art érotico-esthétique et fait partie intégrante du spectacle shibari, et est également l'ancêtre du bondage, qui à son tour est l'une des principales composantes du BDSM.
Conformément au système de transcription russe pour le japonais (système Polivanov), le mot doit être écrit "Shibari". Cependant, à l'heure actuelle, la variante la plus courante en russe est l'anglicisme « Sibari ».

Introduction à l'art du Shibari

Okinawa. Une petite île au sud de l'archipel japonais, où les routes commerciales convergeaient depuis l'Antiquité, et donc la connaissance des côtes environnantes. Bien avant notre ère, les premières graines de lin ont été apportées à Okinawa, et l'histoire de la corde japonaise a commencé. L'histoire des cordes, des ficelles et même des câbles, qui ont remplacé les Japonais par des clous en fer, des ceintures en cuir, des boutons en os et d'autres articles ménagers depuis des milliers d'années. Et la capacité des Japonais à utiliser la corde pour le plaisir ne peut qu'être enviée.

Pour pratiquer l'art de la "corde japonaise", il faut avant tout un Lieu comme espace pour une pièce de théâtre et deux (au moins) ses interprètes. L'endroit doit comporter plus de deux tatamis et doit être préparé très soigneusement. Vous devez d'abord supprimer toute vue, odeur, ouïe et toucher inutiles et gênants, tout ce qui peut perturber l'harmonie de ce qui va se passer. Mais seule l'harmonie n'apparaîtra pas d'elle-même, ne surgira pas d'elle-même de l'air et de vos désirs, elle doit être créée. Et maintenant, les décors et les accessoires apparaissent sur la scène et la scène, que vous avez appris à utiliser bien à l'avance. Ikebana et bonsaï, origami, quelques éléments de kimonos et de coiffures, des odeurs, un service à thé, tout est bon pour créer l'ambiance du Pays du Soleil Levant. Et, bien sûr, des cordes.

Quelle sera la longueur et l'épaisseur des cordes, de quel matériau elles sont faites, si elles seront suffisantes pour envelopper à plusieurs reprises votre partenaire de la tête aux pieds ou s'il s'agira d'une paire de cordes courtes - cela dépend de vos goûts, de vos préférences et de votre maîtrise de la technique de liage.

Alors, que faire après que tous les meubles et objets ont été retirés de la pièce dans la grande ville, après que les étagères, les peintures et les photographies ont été retirées, le lustre est retiré ? Par où commencer quand seule une table à thé solitaire au sol et une branche de saule dans un vase ancien permettent de s'imaginer à quelques kilomètres de Kyoto, en attendant un autre acteur ? Qui écrira un scénario qui plaira aux acteurs et, en une même personne, aux connaisseurs, critiques et spectateurs enthousiastes ? Comment prévoir les dangers et les surprises qui peuvent perturber vos projets ? Votre partenaire aimera-t-il ce que vous avez déjà fait et ce que vous allez faire ensuite ?

Les vrais japonais adorent toutes sortes de règles et de rituels jusqu'à la chair de poule, qu'ils inventent avec plaisir pour eux-mêmes et, avec non moins de plaisir, qu'ils exécutent ensuite eux-mêmes. Kata (règles), giri (devoir) et michi (voie) sont les trois piliers sur lesquels repose le monde de tout Japonais.

Quelles sont les règles d'un jeu simple impliquant deux personnes et une corde ? Le deuxième point, après avoir préparé le lieu (ba), l'auteur de cet article appellerait la déclaration d'intention des deux partenaires. C'est elle qui sert de base pour comprendre les actions de celui qui jouera le rôle principal, appelons-le "Tori" et celui qui aidera, appelons-le "Uke".

Tori est comme l'un des six éléments (terre, air, feu, eau, bois ou métal), dont chacun possède certaines caractéristiques bien connues :
Terre - paix (kyu), compréhension, naissance, création - et donc tout ce qui concerne la gestion, la naissance de nouvelles formes, l'acceptation des désirs d'uke ;
L'air - mouvement, esthétique, frivolité, humour - la sublimité, la frivolité, la légèreté de ce qui se passe est très utile comme décharge après certains événements graves survenus dans nos vies;
Incendie - destruction, violence, lumière, chaleur - danger, imprévisibilité, pression, qui sont très difficiles, parfois impossibles à arrêter ;
L'eau - pénétration, froid, danger - après tout, même une goutte d'eau peut détruire une pierre si elle tombe un million de fois. L'eau pénètre dans toutes les fissures et fissures et est peut-être l'élément le plus dangereux, car son volume est vraiment monstrueux;
Arbre - construction, création - tout ce qui concerne la créativité, l'amélioration, la réflexion, la méditation ;
Métal - douleur, abondance, calcul froid - le métal peut être froid ou chaud, mais il est toujours spécifique, utile, pour les Japonais, il est principalement associé à la lame, et donc à la douleur ou à la mort qu'elle apporte.

L'ensemble des propriétés élémentaires est l'une des règles de base selon lesquelles Tory fonctionne. Au cours d'une action, mélanger les éléments est totalement inacceptable, car cela peut détruire l'harmonie (wa), car il n'y a pas de créativité dans la plaisanterie ou la manipulation frivole de la lame. Non seulement détruire, mais aussi entraîner de graves conséquences négatives pour l'état mental et physique d'Uke - le deuxième partenaire égal.

Uke occupe l'une des deux positions (états) - actif (Yang) ou passif (Yin)
Yang a deux états :
Attaque - de l'agression pure et simple envers Tori, à l'actif, au bord de l'invasion, à l'opposition aux actions et aux intentions d'un partenaire - dans cet état, Uke sera agressif du début à la fin. Même ayant perdu l'occasion de résister, Uke ne se soumettra jamais, continuant à insister sur sa souveraineté ;
Défense - des actions de contre-attaque à la bousculade (retraite) - un état où Uke suppose la possibilité de capturer, mais comme il est dans une position active, Tori devra faire beaucoup d'efforts pour cela.
Yin, comme Yang, a aussi deux états :
Mouvement - quand Uke est prêt à aider Tori dans tout, se positionnant néanmoins comme un partenaire motivé ;
La paix est un état où Uke est un support (dai), une forme ou une feuille de papier vierge (toile), sur laquelle Tori crée son travail, ou lui-même est dans un état de méditation, appréciant les formes et les sensations qu'ils apportent.

Tout comme Tori ne doit pas passer d'un élément à un autre, il est extrêmement indésirable que Uke change d'état, si cela n'a pas été préalablement convenu avec un partenaire. En alternant les éléments représentés par Tori et les positions occupées par Uke dans différentes combinaisons, il est possible de ne pas répéter des dizaines de fois en utilisant une seule technique de tricot. La technique du tricot, heureusement, n'en est pas une : une centaine, et les méthodes de nouage, les nœuds, les positions et les formes sont extrêmement diverses. Comment un partenaire déclare-t-il ses intentions à un autre ? Certainement pas avec des mots, car l'affirmation "Je suis la Terre !" rien d'autre que des grognements enthousiastes que Uke ne peut provoquer.

Le plus simple pour Tori est d'identifier l'élément par sa présence physique dans le Lieu (ba) - une bougie, une tasse d'eau, une canne en bois, etc. Des formes d'expression plus complexes sont contenues dans l'origami, l'ekibana, la calligraphie, le style vestimentaire et même le comportement. Il en va de même pour Ukyo - coiffures, vêtements, arrangements de bouquets et compositions, poèmes courts (haïku ou tanka) - peut déclarer sa position ou son désir pour la fortune de Tori. Se parler des intentions peut se transformer en un jeu intéressant de composition collaborative de fleurs ou de figures en papier, quand Uke peut participer à la création du scénario de l'action qui aura lieu. Les maîtres de l'art de la "corde japonaise" jouent pendant des heures les scénarios les plus complexes, sans prononcer un seul mot si les mots ne font pas partie de la pièce. Chaque artiste dira que n'importe quel trait sur la toile peut être superflu et tout gâcher. Cela permet une discussion silencieuse, lorsque Tori veut voir une combinaison, et Uke une autre, mais cela ne doit pas être retardé. Le dernier mot pour la décision appartiendra toujours à Tori, puisque c'est Tori qui est responsable de l'harmonie - le résultat que les deux partenaires recherchent.

Perception de la corde. Sensation corporelle.

Les principaux facteurs d'impact du shibari sont la sensation corporelle, la mobilité limitée et l'esthétisme. La sensation d'une corde signifie une perception inhabituelle, inhabituellement concentrée de son corps et de sa posture. Le corps délimité par une corde est plus facile à considérer et à ressentir, pour ainsi dire, légèrement détaché, significatif, se concentrant sur les sentiments qui surgissent et les expérimentant pleinement, les savourant. Vous pouvez être conscient de certaines parties du corps séparément et les "écouter". La corde, étreignant le torse, met l'accent sur la respiration et le rythme cardiaque. Ainsi, le corps, de simple coque, sorte d'appareil d'activité matérielle, source de sensations, devient leur destinataire, acquiert en quelque sorte une existence indépendante, « intelligente ». C'est incroyable à quel point cela ressemble aux principes du yoga. Les poses classiques du bas en shibari coïncident rarement avec les principales asanas de yoga (bien que les images représentant certaines d'entre elles, à mon goût, manquent de corde :)) et très probablement par accident, mais le sens du yoga n'est pas dans les asanas. Plus précisément, n'importe quelle position du corps dans l'espace peut être une asana, et celle-ci n'est pas déterminée par l'endroit où le bras est tendu ou la façon dont la jambe est pliée, mais par la perception du corps, les sensations de la posture, qui fixent le logique de la position du corps et suggérer toute son architecture. Prendre un asana, ce n'est pas tant se tenir d'une certaine manière, mais sentir tout le corps en même temps qu'il est en relation avec cette position. Et quand l'asana est fait correctement, ce n'est pas le professeur de la classe et non le miroir qui en parle. Cela se traduit par une sensation intérieure soudaine et très aiguë de légèreté, d'envolée, de fraîcheur et d'une sorte de pureté, malgré le fait que le corps travaille dur à ce moment et que certains muscles sont étirés à l'extrême. Cette même sensation d'apesanteur est pour moi l'une des composantes essentielles du sous-espace bondage. Peut-être que je n'en ai pas. Par conséquent, permettez-moi de recommander aux pratiquants de shibari d'utiliser l'une des règles du yoga, qui stipule que dans n'importe quelle position, le cou et le visage doivent rester complètement détendus afin que l'esprit ne participe pas au travail du corps, mais les observe de côté. .

La passivité d'un corps à mobilité limitée a également un énorme potentiel d'impact sensoriel. La privation de la possibilité d'agir "pour transmettre" fait passer une personne "pour recevoir". Pour recevoir des signaux des sens, principalement tactiles (d'autant plus que cet effet est renforcé par la privation, par exemple, les yeux bandés et / ou l'oreille, l'interdiction de parler ou l'utilisation d'un bâillon). Cela aide à en tirer le meilleur parti, à les vivre et à les ressentir pleinement, à connaître la particularité, l'unicité et l'originalité de chaque toucher. C'est sans doute pourquoi, dans le shibari traditionnel, on privilégie les cordes grossières, voire piquantes, en chanvre ou en jute : elles se font sentir non seulement aux endroits les plus tendus, mais sur toute la longueur. Faire passer la communication entre partenaires de l'habituel (parole, toucher mutuel, expressions faciales, gestes) à une communication maigre, en raison d'un manque de mécanismes de rétroaction par le bas, exacerbe l'empathie. Cette expérience étonnante de proximité, voire de fusion, d'unité de deux personnes, non seulement porte une énorme charge émotionnelle momentanée, mais aussi, sans aucun doute, contribue à approfondir la compréhension mutuelle entre les partenaires et, en général, à renforcer les relations entre eux.

Les expériences positives décrites ne viennent pas immédiatement, elles doivent apprendre, rechercher le bon sentiment, l'attraper et s'en souvenir.

Le principal obstacle qui vous empêche de vous familiariser calmement et détendue avec le corps et d'entendre la variété et la profondeur inhabituelles des sensations est l'aversion pour votre propre corps. Nous sommes tous imparfaits. Nous tous, à l'exception des modèles photo eux-mêmes, ne ressemblons pas à des modèles photo. Shibari peut vous aider à apprendre à pardonner au corps qu'il ne rentre pas dans la norme 90-60-90 (car le Maître pardonne cela, sinon il n'aurait pas joué avec la corde et n'aurait pas regardé son travail pendant longtemps et avec plaisir, mais au contraire, éteinte j'aurais recouvert la lumière avec quelque chose de moche pour qu'elle ne soit pas visible), mais seulement quand on veut vraiment apprendre à pardonner. Si l'insatisfaction à l'égard de son apparence est allée si loin qu'il est impossible de s'en distraire par quelque moyen que ce soit, et que la poupée Barbie est considérée comme un standard de bonheur, alors il vaut mieux refuser complètement la séance de shibari, car elle peut alors apparaître comme un effet humiliant insupportable, aggravé par l'impuissance, et aboutit au mieux à l'hystérie.

Un autre facteur empêchant la concentration vers l'intérieur est l'extraversion "excessive" du fond. Pour une personne qui, de par son tempérament, n'est pas encline à la contemplation, à la paix, à la passivité, peut-être même à un certain isolement, mais au contraire, énergique, active, agitée, il est beaucoup plus difficile d'apprendre à être inférieur en sibari. Soit dit en passant, ce sont ces bas qui essaient généralement de transformer une séance de shibari en une compétition sportive avec le haut, commençant immédiatement à se sortir de la servitude. Tout simplement parce qu'ils s'ennuient à s'allonger (s'asseoir, se tenir debout, se suspendre) tranquillement. Bien sûr, cela a son propre charme. Bien sûr, chacun obtient le plaisir qu'il peut. Vaut-il la peine de "rééduquer" un fond aussi actif, et si c'est le cas, alors pourquoi - c'est au sommet de décider. Avec une volonté mutuelle de "rééduquer", bien sûr, c'est possible, même si ce n'est pas facile et pas rapide, et cela peut même s'avérer utile pour la vie quotidienne de l'inférieur, par exemple, il l'aider à développer la persévérance, la capacité de concentration, etc.

Restriction de mobilité

Le bondage en général et le shibari en particulier sont appelés BDSM précisément à cause de l'impuissance physique du bas lié. En plus du transfert direct et littéral du pouvoir sur un corps immobilisé, la liaison porte une charge symbolique profonde et multicouche. Qu'arrive-t-il à l'inférieur du fait qu'il est incapable et sans défense?

Tout d'abord, une personne sans défense a besoin de soins et de soins. Comme un enfant qui est nourri à la cuillère, tourné d'un côté à l'autre, enveloppé s'il fait froid et découvert s'il fait chaud, secoué pour se calmer. La recréation ludique du statut d'un enfant peut provoquer une régression psychologique vers l'enfance, une libération de la responsabilité, du besoin de penser et de prendre des décisions, un retour à un état d'innocence sereine, crée une ambiance idyllique. Le supérieur, à son tour, entre dans le rôle du Parent, touche sa pupille, se réjouit de l'opportunité de prendre soin de lui.

Puis bon gré mal gré supprimé les limiteurs de sexualité. Quoi qu'ils fassent avec la personne attachée, il lui reste, comme dans une blague classique, une chose à faire : se détendre et profiter. Métaphoriquement parlant, les chaînes du corps dénouent les chaînes de la tête, car il ne reste plus qu'à accepter ce qui se passe, à s'en accommoder. Ce n'est pas un hasard si le shibari a été inventé par les Japonais, dont la culture est strictement chaste. L'effet d'une sensation subtile et profonde de son corps décrit ci-dessus, l'avidité naissante pour le toucher, couplée à la déresponsabilisation d'une apparence et d'un comportement "indécents", permettent d'oublier pour un temps les conventions sociales, les complexes et les préjugés imposé par une éducation puritaine. L'accent mis sur la sexualité est renforcé par le fait que les harnais traditionnels mettent d'abord l'accent sur les seins et les organes génitaux.

Les héros des ingénieuses "Dolls" de Takeshi Kitano déambulaient dans les villes et les villages, attachés avec une corde. "Toi et moi sommes liés par la même corde," chanta le barde. Nous parlons des liens de l'amour, de la connexion des cœurs, des attachements, de la captivité. Il y a un profond symbolisme d'amour dans l'image de la corde. L'amour étant une chose incompréhensible et quelque peu éphémère, il ne vaut guère la peine de développer cette idée en détail. Mais pour ceux pour qui aimer signifie croire et se donner inconditionnellement, d'une part, et se soucier et chérir, d'autre part, le shibari aidera à exprimer des sentiments lyriques.

Enfin, l'immobilisation est la quintessence du pouvoir, la liberté physique totale de faire quoi que ce soit avec une personne, le contrôle total sur tout son être et depuis la position du partenaire inférieur - l'humilité et l'humilité absolues. Une personne liée ne peut ni combattre ni fuir. Il ne peut que s'abandonner à la merci de celui à la disposition duquel il est. Cela nécessite une confiance énorme, elle seule peut vaincre la peur. Dans aucune des pratiques BDSM, le bas ne se révèle aussi complètement et directement tangible que dans le bondage. Ici, le transfert de pouvoir peut être vu et touché. Ainsi, une "ancre" psychologique est créée, les partenaires se souviendront de cette sensation même après le retrait de la corde. Parfois, il me semble que les personnes qui prétendent que leurs relations, à l'exception des séances de bondage, sont complètement vanillées, ne réalisent pas pleinement que la mémoire psychologique et corporelle de l'état de pouvoir/subordination ne va nulle part, elle reste comme un facteur influant, quoique, peut-être, très légèrement, sur le format des relations quotidiennes. Ce facteur ne doit pas être ignoré.

L'impact psychologique de la privation de liberté détermine les difficultés auxquelles les partenaires peuvent être confrontés. Tout d'abord, celui du bas peut être claustrophobe. Dans ce cas, ses perspectives en tant qu'artiste de bondage sont très douteuses. Bien sûr, vous pouvez procéder lentement et prudemment, en commençant par des harnais qui ne limitent pas les mouvements, puis en passant progressivement à une fixation dont il est facile de se libérer, et ainsi de suite. Vous pouvez essayer de recourir à l'aide de psychologues, parfois c'est efficace dans la lutte contre ce genre de névroses. Le seul problème est que tout cela ne garantit pas une panne soudaine et très brutale. Et, bien sûr, la question de l'éthique se pose - dans quelle mesure est-il permis de "violer" la nature humaine ? - et elle se décide, évidemment, en fonction de la responsabilité que le Supérieur a assumée - ou n'a pas assumée - par rapport non seulement à la sécurité "mécanique" des séances, mais en rapport avec la personnalité de son inférieur et son destin.

Deuxièmement, il y a des gens qui ne savent pas obéir, donner le contrôle. Pour eux, l'idée même que quelqu'un puisse faire quelque chose pour eux est terrible. Ils ne savent pas accepter les cadeaux. En règle générale, ils ne peuvent pas percevoir les autres tels qu'ils sont, mais s'efforcent de se les refaire, de les considérer à travers le prisme d'eux-mêmes. Ils se traitent de la même manière : ils ne font pas attention à ce qui est, mais à ce qui est dû, bien sûr, selon leurs propres idées à ce sujet. Ils sont super-protecteurs et souvent hyper-responsables, ils sont sûrs que sans eux ce monde tombera immédiatement en enfer. Ils ne sont pas "meilleurs" ou "pires" que ceux qui sont agencés différemment. Ils ne sont tout simplement pas en bas. Parce qu'ils ne savent pas faire confiance.

Troisièmement, parfois la peur interfère avec l'acceptation sereine de son impuissance lors d'une séance de bondage, ce facteur joue un rôle particulièrement important lorsque les partenaires ne sont pas trop proches l'un de l'autre. Il peut s'agir d'une peur « apprise » causée par des expériences négatives antérieures ou d'une peur de ce partenaire.

Si les partenaires sont chers l'un à l'autre et souhaitent poursuivre et renforcer leur relation, chaque interruption de la séance doit faire l'objet d'une conversation approfondie et longue. Il est impératif d'aller au fond des vraies raisons de la réaction brutale de l'inférieur, puis de décider ensemble s'il est possible d'essayer d'éliminer la cause, ou s'il s'agit d'un obstacle insurmontable (plus précisément, comme ceci : il n'y a pas d'obstacles insurmontables, il n'y a que la paresse humaine, donc - un obstacle disproportionnellement difficile à surmonter), et à partir des séances de bondage, il vaut mieux refuser complètement.

Esthétisme

L'inférieur, servant de modèle au Maître, reçoit une preuve visible et tangible de sa pertinence. Après tout, la figure d'un shibari est une œuvre d'art. Il est créé lentement, soigneusement, soigneusement, soigneusement. Puisque le supérieur assume un tel travail, et puis aussi les corvées de s'occuper de la limite, cela signifie que l'inférieur est précieux, coûteux, nécessaire. Pour beaucoup, c'est très important - d'être nécessaire.

A cela s'ajoute un sens spécifique de la demande pour l'inférieur en tant que matériau artistique. Pas tous les jours dans la vie de tous les jours, nous parvenons à être Pygmalion et Galatea. Le rôle du modèle demande humilité, passivité, plasticité, mais pas seulement. Une personne vivante est toujours différente d'un bloc de marbre ou d'un morceau de pâte à modeler. Il se distingue par la capacité à coopérer, à une réactivité "intelligente", qui permet à chaque fois de créer non pas un harnais du tout, mais un harnais d'une personne donnée dans un contexte donné de temps, de lieu, d'humeur, etc. La créativité en général apporte beaucoup de joie et de satisfaction aux gens (je ne sais pas exactement ce qui motive les maîtres Shibari, les obligeant à maîtriser cet art difficile, mais, je soupçonne, surtout l'opportunité de créer de la beauté), la créativité conjointe rassemble, crée une série conceptuelle, symbolique et esthétique commune, et même lorsque les sphères les plus intimes de la vie, les images et les expériences deviennent son sujet, il n'y a pas de limite au plaisir.

Le Shibari est un art japonais. Une femme attachée en japonais est sûre de se sentir un peu japonaise. Retenu, bien élevé, respectueux, modeste, gracieux, mystérieux et légèrement dépravé.

Sibari et sous-espace

L'accent mis sur la passivité, l'humilité, la subordination (Yin) évoque un sens aigu de sa propre féminité. Cette féminité est attirante car le corps, même imparfait, est pleinement accepté, devient beau. L'attractivité est sensuelle parce que le corps se reconnaît et se délecte de lui-même. La sensualité est sexy, car tous les interdits sont levés. Tout cela - féminité, attrait, sensualité, sexualité - appartient au Maître qui les a créés, même si c'est juste ici et maintenant. Il est libre d'en disposer à sa guise. Il protège sa création, et donc la corde réchauffe : c'est la chaleur du soin. Le corps, les sensations et l'esprit retrouvent une rare harmonie. Il s'avère soudain que se dissoudre dans le Maître et se replier sur soi sont une seule et même chose. Il s'agit d'une acceptation calme, tranquille, heureuse, reconnaissante, lumineuse, joyeuse, complète et inconditionnelle de tout ce qui se passe et de la place qu'on y occupe. C'est la liberté absolue, car qu'est-ce que la liberté, comment ne pas être soi-même et à sa place ?